Le Bioparc de Doué la Fontaine a choisi la bande-dessinée pour raconter et promouvoir ses projets de conservation de la nature et de protection d’espèces animales menacées. Illustrée par 7 auteurs, “Des animaux et des hommes” paraît le 25 mars aux éditions Petit à Petit. Récit d’un an de travail avec Pierre Gay, directeur général du deuxième site touristique du Maine-et-Loire.
Comment a été financée la BD et comment sera-t-elle diffusée ?
“Nous avons tiré 10 500 exemplaires, disponibles en librairie, en ligne, au Bioparc et sur le site web des éditions Petit à petit. J’ai investi 75 000 euros dans cette opération pour faire connaître la façon dont un parc zoologique peut intervenir directement sur la conservation d’espèces ou de milieux menacés dans la nature.
L’éditeur gère les actions de vente dans les librairies et la présentera dans plusieurs salons de bande-dessinée. Nos actions de communication sont assez simples : nous activons les relations presse de l’éditeur et celles du parc. Et nous organisons une conférence-dédicace le 9 avril avec les dessinateurs et deux auteurs spécialistes de la conservation animale.”
Pourquoi avoir choisi ce format ?
“J’adorais Pilote quand j’étais enfant. Mon adolescence s’est passée avec Gotlib, les Rubriques-à-brac, Fluide glacial… Il y a quelques années, on a eu comme employé au parc un jeune homme passionné de rhinocéros : Gaëtan Petit. Il est parti créer un refuge en Afrique du Sud et à son retour, il a évoqué une première idée de bande dessinée. De cette idée est né ce projet : raconter nos projets de conservation. Le Bioparc reverse 4% de son chiffre d’affaires aux associations de sauvegarde de la nature. C’est une mission méconnue des visiteurs.
Dans un projet de conservation de la nature ou de protection d’une espèce menacée, on a souvent les mêmes clés : la reforestation, le micro-crédit, la réintroduction d’animaux… Il y a des clés dont on se sert toujours mais aussi quelques fois des initiatives différentes. Ensuite, nous avons réussi à réunir 6 autres dessinateurs pour mettre en lumière 18 de nos projets. Par exemple, au Pérou on a créé il y a 20 ans une coupe de football, la Coupe de l’ours ; à Madagascar, nous avons recréé des rizières qui avaient été abandonnées ; en Indonésie, des patrouilles relèvent des pièges posés en forêt qui capturent accidentellement des tigres. »
Comment avez-vous travaillé sur le scénario ?
« J’ai donné les idées et raconté les projets à Gaëtan Petit, il les a transformés en récits avec les codes de la BD. Gaëtan est soigneur animalier, il était déjà au fait de nos histoires. C’est aussi un scénariste de bande dessinée aguerri (sous le nom de Gaët’s), lauréat du Prix SNCF du polar 2013 ainsi que du Prix quais du polar 2020. »
Vous avez fait travailler 7 illustrateurs. Ça n’a pas été compliqué de les réunir ?
« J’ai tout de suite pensé à Olivier Martin parce que je l’ai emmené une fois avec moi au Niger. J’ai proposé à l’éditeur des noms de dessinateurs dont je lis les BD, notamment Joël Allessandra, un garçon qui dessine beaucoup sur le Moyen-Orient. J’aime beaucoup ses bleus, magnifiques. Et puis Titwane qui dessine dans Le Monde, il a un crayonné très précis…
Olivier et Gaëtan Petit ont proposé d’autres auteurs. On a réuni 6 dessinateurs à raison de 3 histoires chacun. Pour la couverture, on a la chance d’avoir Franck Pé qui est pour moi LE dessinateur animalier. Il est l’auteur de la série Zoo qui raconte l’histoire incroyable d’un parc zoologique pendant la première Guerre mondiale. »