Le prochain Magazine Com&Médias (sortie début février) proposera un dossier sur la communication responsable. Quelles sont les initiatives concrètes dans l’Ouest ? Quelles sont les marques qui émergent ? Un dossier réalisé en collaboration avec Les Horizons (www.leshorizons.net) qui revient notamment sur le lancement de la marque nantaise JHO.
Proposer des protections hygiéniques féminines en coton bio, tel est le credo de la marque nantaise JHO, pour « Juste et Honnête ». Un projet lancé par Coline Mazeyrat et Dorothée Barth, via le « start up studio » de l’incubateur Imagination Machine, piloté par l’entrepreneur américain Rob Spiro. Une rencontre qui a tout changé pour les deux jeunes femmes venues d’horizons différents : Coline est spécialiste du marketing digital et Dorothée journaliste spécialisée dans la santé. « On peut parler d’une rencontre coup de coeur, on a commencé à travailler sur le projet en septembre 2017 et en avril 2018, on démarrait officiellement l’activité », précise Coline Mazeyrat.
Alternative
Un lancement à point nommé car, au même moment, l’ANSES (Agence Nationale de la Sécurité Sanitaire) confirmait dans un avis largement relayé par les médias la présence de résidus « potentiellement toxiques » dans les tampons et protections féminines. Des informations dénoncées deux ans auparavant par l’association 60 millions de consommateurs, qui mettait en garde contre la présence, par exemple, de pesticides comme le glyphosate dans les tampons et serviettes. Face à ce scandale et à l’inertie des poids lourds du marché, JHO se positionne donc comme une alternative « responsable » en ne proposant que des produits garantis 100% bio… Vraiment ? « Non, explique Coline Mazeyrat, si la majorité de nos produits sont en coton 100% bio, nous avons encore une référence parmi notre assortiment qui ne l’est qu’à 97,5%, mais on explique pourquoi à nos utilisatrices ». Cette volonté de transparence dans la communication de la marque, c’est d’ailleurs un point essentiel aux yeux des deux fondatrices. Elles précisent sur leur site où et comment sont fabriqués leurs produits (en l’occurrence, en Espagne) et mettent en avant l’aspect recyclé et recyclable de leurs emballages. Idem pour la mise en avant des certifications (GOTS et ICEA), qui doivent garantir l’origine bio du coton. Une première étape qu’elles vont renforcer dans les mois qui viennent « Nous allons prochainement publier et vulgariser les résultats des tests toxicologiques effectués sur nos produits ». Mais pas question, cependant, d’en faire trop sur le sujet. « Nos produits, c’est du coton bio, on n’insiste pas sur ce point en matière de communication car pour nous, cela va de soi, c’est notre modèle ».
Tabou
Ainsi, la marque préfère faire parler d’elle autrement en mettant en avant, d’abord, une communication décalée pour briser un certain tabou lié aux règles. Ensuite, c’est surtout leur engagement solidaire que Coline Mazeyrat et Dorothée Barth mettent en avant. « On reverse 2% de notre chiffre d’affaires à des ONG qui oeuvrent pour des femmes en situation de précarité, notamment dans des camps de réfugiés ». Un projet qui leur tient à coeur. En un an, ce sont près de 30 000 € qui ont ainsi été reversés par la marque. Un montant conséquent pour une aussi jeune entreprise, qui vient justement caractériser une autre manière de se montrer « responsable » par des actes concrets et engageants. Après une levée de fonds de 400 000 €, notamment auprès de Business Angels Nantais, les deux jeunes femmes sont actuellement en train de boucler un second tour de table d’environ 1 M€. Une étape qui leur permettra de franchir de nouveaux paliers, c’est-à-dire élargir leur gamme et leurs points de distribution. Si l’essentiel des ventes se fait aujourd’hui sur Internet via un système d’abonnement, les deux fondatrices sont également en discussion avec des enseignes de distribution pour toucher plus directement leurs clientes.