La situation inédite a plongé bon nombre d’entreprises dans l’expectative. Faut-il continuer à prendre la parole sur les réseaux sociaux ? De quelle façon ? Eléments de réponse avec Bryan Coder, dirigeant de l’agence Ouest Digital.
Quelle a été la réaction de vos clients ?
En fait, nous avons anticipé leur réaction. On a une procédure en cas de crise qui nous permet de stopper toutes les publications programmées et les posts sponsorisés. On n’attend pas forcément que ça vienne du client car les réseaux sociaux sont souvent la dernière chose à laquelle on pense… Une fois que tout est arrêté, on peut se poser et réfléchir à la suite.
Quel est leur état d’esprit ?
Globalement, ils ont tous la même inquiétude et se posent tous la même question : « comment fait-on pour exister si on arrête de communiquer ? On va penser que l’on a cessé notre activité si on n’est plus sur les réseaux sociaux ». Et la première chose à faire, c’est de rassurer sa communauté, de dire comment on s’est organisé, de quelle façon on poursuit son activité. Ensuite, il faut innover car c’est une situation inédite.
Quelles sont les tendances qui émergent ?
La première option, c’est de communiquer sur des initiatives solidaires de l’entreprise ou de relayer, amplifier, celles que d’autres ont mises en place… Et on observe depuis quelques jours cette volonté de contribuer à la solidarité, plus que de chercher de la visibilité. Par exemple, un de nos clients spécialisé dans la mobilité à Nantes – Marguerite – met ses véhicules à la disposition des personnels soignants. Autre tendance : comment utiliser les réseaux sociaux pour détendre les gens, leur apprendre des choses… Il ne faut pas oublier que les médias sociaux sont avant tout un lieu de divertissement et on peut y proposer des contenus utiles et ludiques. Dans ce cadre-là, on peut réutiliser et réadapter des contenus déjà existants.
Une prise de parole risquée ?
Tout ce qu’on avait prévu est totalement bouleversé et c’est comme si on repartait de zéro. Tout le monde a envie de communiquer mais on marche sur des œufs car c’est une situation inédite. Mais je pense que, dans cette période, si on se trompe, ce n’est pas grave. Il fait juste avoir un peu d’humilité et reconnaître que l’on s’est trompés si c’est le cas. Cette période est aussi l’occasion de mettre en place des outils devenus indispensables pour échanger avec ses clients / usagers : construire une FAQ par exemple. Et chose inédite, nous accompagnons aussi nos clients sur la modération depuis quelques jours – ce qu’ils pouvaient faire eux-mêmes en temps normal – car ils ont de plus en plus de demandes qui arrivent sur leurs réseaux sociaux.
Vous pouvez aussi écoutez l’interview de Bryan Coder (réalisée au téléphone dans la war room de confinement de Com&Médias)
